Choix des options de notre Nautitech Open 40 et installations post chantier

J’ai déjà abordé le processus de sélection de notre Nautitech Open 40 précédemment. Mais la sélection de la marque et du modèle ne représente qu’une partie de la bataille… Il y a plusieurs pages d’options parmi lesquelles choisir avec le chantier naval. Cependant, la plupart des options standard sont pensées en fonction d’un programme de croisière moyen. Nous avons donc dû faire plusieurs ajouts post chantier afin de préparer le bateau pour une croisière au large et une vie autonome dans des endroits potentiellement éloignés.

Voici donc les choix que nous avons faits et cela avec un avertissement: nous formons un couple relativement minimaliste et ne prévoyons que des invités à bord de temps en temps. Nos invités potentiels sont avertis que nous n’avons pas choisi le bateau pour eux, mais pour nous (Je ne m’attends cependant à aucune plainte). Nous avons fait ces choix dans le but d’avoir un bateau très confortable et pratique, mais sans essayer de recréer chaque petit luxe que nous avons à la maison.

Options du chantier naval

Nous avons choisi le Nautitech Open 40 en grande partie parce que c’est un catamaran relativement léger et maniable avec un historique de voyages au large. Bien que la plupart des options soient vraiment une question de préférence personnelle, certaines auraient eu un impact important sur le poids, la performance et ultimement la sécurité. Le choix initial le plus important auquel nous ayons été confrontés était certainement la climatisation et l’énorme générateur nécessaire à son fonctionnement. Pour notre programme, la présence d’un groupe électrogène et de la climatisation à bord aurait été une pénalité de poids et de performances que nous n’étions pas prêts à tolérer. Des questions que nous avons posées aux personnes qui naviguent à long terme, la climatisation est essentiellement destinée aux invités ou lorsque vous êtes dans une marina où l’air peut être lourd. Au mouillage dans les alizés, vous n’en avez pratiquement pas besoin. Il est possible de brûler du diesel 12 heures par jour pendant une semaine pour rester au frais, mais pour une croisière à long terme, ce n’est pas une possibilité raisonnable. Et c’est une autre machine coûteuse à entretenir et à réparer. Notre première décision fondamentale a donc été d’opter pour une indépendance maximale et une utilisation minimale des combustibles fossiles, d’où une installation solaire assez significative et des batteries au lithium. Cette décision a été plus difficile qu’elle aurait pu être, car tous les représentants des ventes en Amérique du Nord ont fait de la climatisation (et du groupe électrogène associé) un élément essentiel, et tous les représentants européens ont estimé qu’il s’agissait là d’un luxe qui entraverait notre programme. Le résultat a été facilité par le fait que nous en sommes venus à la conclusion que 40 pieds était idéal pour fonctionner facilement en couple et que le poids supplémentaire nous aurait obligés à considérer 45-46 pieds, ce qui représente un bateau trop gros pour nos besoins et notre expérience. Avec maintenant quelques semaines à bord, je peux confirmer que 40 pieds, c’est plus que suffisant pour un couple, nous n’aurions pas besoin de plus.

L’autre décision difficile a été de renoncer au couvre sol flexiteak dans le cockpit. Il arrive un moment dans le processus de décision où l’aspect pratique prend le dessus. Le teck est beau dans les salons nautiques, mais il n’est pas aussi pratique que le gelcoat dans la vie de tous les jours, et il ajoute du poids. Même si nous aimons l’oublier, le poids est l’ennemi numéro un de tous les catamarans. Nous avons donc choisi une table en teck et des accents en teck qui font partie du design Nautitech, mais mes pieds reposent sur le gelcoat blanc au moment où j’écris ces lignes. Nous pouvons toujours le faire plus tard si cela nous dérange à long terme…

C’étaient les deux décisions les plus difficiles… D’autres furent plus faciles. Nautitech est l’une des rares sociétés de catamarans de production à proposer des voiles en hydranet. Nous avons choisi de rester avec du Dacron car nous ne nous inscrirons pas dans une régate de sitôt. Nous sommes allés avec le maximum offert pour les instruments et un radar, ce qui était une évidence pour notre programme. Les moteurs 40 Hp et les hélices repliables constituaient également un choix évident. Déjà, au bout de quelques semaines seulement, nous avons utilisé cette puissance supplémentaire pour nous mettre à quai contre des vents de 30 nœuds. Pour les toilettes, nous avons choisi la redondance: une toilette électrique à eau douce pour le côté propriétaire, mais nous avons conservé la toilette manuelle à eau de mer du côté des invités afin de nous assurer que nous avons toujours des toilettes si l’eau douce et / ou l’électricité nous abandonnent. Le reste des options standard concernent principalement les goûts personnels. Nous avons donc opté pour la version exclusive (je confirme que les matelas à mémoire de forme sont extrêmement confortables et que l’éclairage indirect est indispensable pour créer une belle ambiance la nuit), les divans en cuir dans le cockpit, etc. L’éclairage d’ambiance (lumières bleues dans le cockpit et lumières blanches sous le pont) a été une option encore plus satisfaisante que prévu. Encore une fois, cela contribue vraiment à l’ambiance. Je ne saurais trop insister sur l’importance d’un éclairage indirect pour être parfaitement bien le soir dans notre environnement pendant que d’autres catamarans aux alentours donnent l’impression de dîner dans un centre commercial. La qualité sonore du système audio Fusion est également excellente. Tous les autres ajouts ont été réalisés par Neomarine, nos représentants qui proposent également ce que je peux maintenant déclarer une équipe très professionnelle et expérimentée pour apporter les dernières retouches à notre bateau à La Rochelle et nous accompagner dans le processus de livraison afin de nous assurer que le chantier naval livre un bateau impeccable (du moins pour le moment… profitons-en pendant que ça dure).

Ajouts et modifications post chantier

Nous voulions un congélateur (en ce moment plein de thon blanc!) et un lave-linge. Le chantier naval l’un ou l’autre dans le même espace du côté invité. Neomarine a donc proposé d’installer une machine à laver du côté des invités et de remplacer le réfrigérateur de cockpit par un congélateur de taille similaire. La machine à laver s’est avérée encore plus utile que nous ne le pensions au départ, et le réfrigérateur standard dans la cuisine nous suffit, car notre programme de navigation ne nécessite qu’un espace limité pour la bière froide.

Nous avons également fait installer un déssalinisateur par Neomarine (12 volts / 65 litres par heure). C’est un gros consommateur d’électricité, mais avec du lithium et suffisamment d’énergie solaire, tout devrait bien se passer. Alors que nous nous efforçons de réduire la dépendance au diesel dans nos choix, le déssalinisateur 12 V est devenu le seul choix logique.

Dans la phase initiale de sélection des options et des fonctionnalités, j’ai adopté l’approche nord-américaine standard: plus c’est gros, mieux c’est. Trop, c’est assez. J’utilise volontairement la première personne car elle exclut Isabelle, qui est généralement plus raisonnable que moi et m’encourage toujours à trouver un moyen de réduire notre impact négatif sur cette planète. Je suis extrêmement heureux que nous ayons trouvé en Neomarine un partenaire qui nous a doucement orientés vers la taille et les options appropriées, pas nécessairement les plus chères. Il aurait été très facile de nous faire ajouter des choses moins utiles et de nous encourager avec nos grandes idées initiales jusqu’à la ligne d’arrivée.

Pour la navigation au portant, nous avons choisi un code D de Voiles Delta. C’est une voile très polyvalente couvrant entre 60 et 160 degrés du vent, et surtout, facile à opérer avec un équipage limité. Nous ne nous sentons pas prêts pour un spinnaker ou un parasailor, nous verrons si nous y arriverons plus tard.

Nous avons remplacé la chaîne d’ancre par les grades 70 et 80 mètres au lieu des 60 mètres de grade 40 fournis par Nautitech. Le grade 70 est presque deux fois plus résistant. Je parle avec une expérience limitée (j’espère ne jamais avoir beaucoup d’expérience en rupture de chaîne), mais d’après toutes les sources que j’ai pu trouver, le G70 est idéal pour un catamaran. Nous avons remplacé l’ancre standard Delta par un FOB Rock, mais nous sommes restés à 20 kg. Nous avons conservé 10 mètres de la chaîne d’origine G40 avec un long cordage et l’ancre d’origine Delta comme ancre secondaire. Tout ceci était essentiellement un compromis entre le poids (100 mètres aurait été parfait) et la stabilité/flexibilité d’ancrage. La philosophie actuelle sur le marché est de choisir de très grosses ancres, mais nous oublions souvent de parler de l’importance de la force de la chaîne et de son poids, qui est une partie importante d’un ancrage réussi. Le marché est obsédé par les ancres, mais nous devrions aussi être obsédés par les chaînes.

Comme indiqué précédemment, nous avons installé des batteries au lithium, soit 2 750 Wh de « drop-in » Epsilor. Ils commencent tout juste sur le marché maritime mais ont une longue tradition de fabrication de batteries au lithium pour les environnements les plus difficiles, principalement les applications militaires. Nous avons complété le système avec 1050 watts de panneaux solaires construits dans le prolongement du toit, un inverter de 3kw et changé le chargeur pour couvrir le profil de charge au lithium. Heureusement, les alternateurs standard étaient déjà régulés thermiquement pour éviter toute surchauffe et le groupe de batteries était déjà situé à l’intérieur du bateau et non dans le compartiment moteur, ce qui nous permettait de placer les nouvelles batteries exactement là où se trouvaient les anciennes (enfin, les anciennes qui n’étaient pas anciennes, mais c’est une autre histoire… Quelqu’un a quelque part des batteries AGM neuves et un nouveau réfrigérateur de cockpit grâce à nous). J’ai l’intention de faire un examen plus approfondi de notre système électrique d’ici quelques mois, lorsque nous aurons eu l’occasion de l’évaluer en profondeur.

Nous sommes sur Oxalis Borealis depuis près d’un mois. Pas assez longtemps pour prétendre que tous les choix furent optimaux, mais juste assez pour savoir que nous n’avons pas fait d’erreur majeure. Tous nos choix nous apparaissent encore judicieux.

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