Nous sommes maintenant sur Oxalis Borealis depuis 7 mois et nous avons franchi le cap des 5000 milles marins juste après notre traversée de l’Atlantique. Nous avons navigué le Golfe de Gascogne et la côte Atlantique de l’Europe, le détroit de Gibraltar, les îles Canaries, traversé le gros étang vers la Martinique et nous nous dirigeons lentement vers le nord. Nous sommes à Antigua au moment où je termine cette critique.
En résumé, j’oserais dire que nous aimons notre bateau encore plus maintenant que nous ne l’aurions pensé à l’origine; il nous a offert tout ce que nous avions espéré, et probablement plus. Malgré des conditions très variables, parfois jusqu’à 40 nœuds de vent et 4 à 6 mètres de vagues/houle, nous n’avons jamais ressenti d’insécurité à bord. Comme nous avons d’abord envisagé des catamarans plus gros principalement pour des raisons de sécurité et de stockage, nous pouvons maintenant confirmer avec certitude que 12 mètres était la bonne décision pour nous en tant que couple avec une croisière à long terme en tête.
Voici donc par ordre de priorité les principaux points qui nous viennent à l’esprit avec plus de 5000 milles marins à notre actif:
Postes de barre arrières de Nautitech
Commençons par ce qui était pour nous la plus grande pomme de discorde potentielle et le seul élément sur lequel nous hésitions encore lorsque nous avons fait le choix final de notre Nautitech: le positionnement des postes de barre.
En tenant compte du fait que la localisation de la barre est un compromis sur un catamaran où qu’elle soit, notre conclusion est que les avantages des deux barres à l’arrière du bateau dépassent de loin les inconvénients. Cette position de barre peut être plus intimidante qu’un flybridge au début, et le resterait probablement si nous louions juste un bateau pour une semaine, mais une fois que vous connaissez votre catamaran, je pense personnellement qu’il est beaucoup plus agréable d’avoir le vrai « feeling » de voile qui vient avec.
Les avantages sont nombreux… Vous pouvez réellement sentir la barre, car elle est entraînée par câble vers les safrans directement sous vos pieds. Amarrer le bateau est un charme lorsque vous amenez doucement le coin tribord arrière, là où vous vous tenez, vers le quai et manipulez les amarres vous-même si nécessaire. Mais en fin de compte, je pense que le plus grand avantage direct est d’être avec votre partenaire et vos invités au même niveau; il n’y a pas de séparation entre être à la barre et faire partie d’une conversation autour de la table. L’avantage indirect le plus important est que la grand-voile est beaucoup plus basse que les autres catamarans de croisière, ce qui offre une plus grande surface de voile, un meilleur accès à la bôme et un centre de gravité plus bas pour le plan de voile. Le roof offre une grande surface pour travailler sur la grand-voile et dans notre cas pour faire de l’exercice ou du yoga au mouillage. La position de la barre fait partie intégrante de l’approche de Nautitech, axée sur la croisière de performance. Les gens à qui nous avons parlé avaient souvent peur d’un manque de visibilité, mais je suis heureux de signaler que la visibilité est très bonne à 360 degrés même lorsque les voiles sont déployées, puisque vous pouvez voir sous le foc / gennaker, alors que les voiles d’avant seraient directement dans votre champ de vision à partir d’un fly ou semi-fly.
Isabelle et moi aimons être ensemble assis côte à côte à l’un des postes de barre, ou chacun à notre propre poste de barre en regardant nos instruments respectifs et en nous faisant des sourires à distance…

Les inconvénients existent, et ils se concentrent sur la protection contre les éléments et la visibilité lors de la conduite à moteur. D’abord et avant tout, lors de l’amarrage, vous ne voyez pas vraiment le coin avant bâbord à partir de la barre tribord (celle où se trouvent les commandes des moteurs, à moins que vous preniez l’option des commandes électriques à chaque poste de barre…). Pour nous, ce n’est pas un problème: nous avons des casques Bluetooth (aussi appelés “marriage savers »…) et l’un d’entre nous est invariablement à l’avant pour discuter des distances et des obstacles pendant que l’autre manœuvre. Avec l’expérience que nous avons maintenant avec notre catamaran, cela devient la même sensation que de garer une voiture: bien que vous ne voyiez pas les pare-chocs à partir du siège du conducteur, ça devient une seconde nature de se garer en parallèle sans heurter la voiture devant… Le bateau est juste un peu plus grand et quelqu’un est généralement là pour confirmer votre intuition.

L’autre inconvénient principal est de se retrouver sous la pluie. Mais en réalité, quand sommes-nous au poste de barre quand il pleut? Outre la malchance occasionnelle d’entrer ou de quitter un port / mouillage lorsqu’il pleut, nous pouvons généralement éviter de nous mouiller au poste de barre. En parlant du poste de barre, on s’y sent réellement en sécurité et bien protégé de la mer, même la nuit. Quoi qu’il en soit, la plupart des veilles de nuit se font dans le confort de la station de navigation ou de la table de cockpit, et il en va de même pour les grains, à moins que vous manœuvriez ou, croyez-le ou non, à moins que vous ne vouliez être là parce que ça vous plaît. Ce qui arrive aussi très occasionnellement, c’est une vague particulièrement grosse qui frappe le bateau juste dans le bon angle pour bien vous rincer. Des sensations que les marins de monocoques tiennent pour acquises, mais que beaucoup de marins de multicoques semblent redouter, s’attendant à piloter dans le confort d’une enceinte entièrement protégée au sommet de l’action. Lorsque vous visitez les catamarans à l’occasion d’un salon nautique, il est facile d’oublier que depuis le fly ou le semi-fly bridge, ce que vous regarderez lorsque les voiles sont déployées, c’est l’intérieur du génois. Conclusion: C’est une question de préférence personnelle, avec des avantages et des inconvénients pour les deux configurations, mais gardez à l’esprit que la précarité des postes de barre arrière est grandement exagérée, en particulier par les vendeurs qui n’offrent pas cette option.

Prises de ris
C’est un point important qui est souvent oublié… Les prises de ris sur le Nautitech Open 40, contrairement à la plupart des concurrents, sont traditionnelles. Vous devez être au mât pour prendre ou relâcher un ris, c’est incontournable. La plupart du temps, c’est un pur plaisir et cela contribue au sentiment d’être réellement sur un voilier. Mais la nuit, au milieu de l’Atlantique, lorsque vous tournez le bateau vers les vagues et qu’elles passent à travers le trampoline, vous rinçant abondamment alors que vous êtes attaché au mât et essayez de prendre votre deuxième (ou troisième) ris… Je vous garantis que c’est une expérience que vous n’oublierez pas. J’y repense avec bonheur et un sentiment d’accomplissement. Mais je comprends que ce n’est peut-être pas pour tout le monde; et cela demande une certaine force physique. C’est donc encore plus aux ris qu’à la position des barres que vous devez penser avant de choisir un Open 40. Un avantage à prendre en compte également est que les ris traditionnels avec un crochet ou une sangle au mât sont plus solides (et moins susceptibles de briser) que les ris automatiques avec cordage souvent long sans crochet au mât. Comme tout le reste dans un catamaran, chaque choix de conception est un compromis entre de nombreuses variables, les plus importantes étant le confort, les performances et la sécurité.
Je signalerais également que lorsque vous souhaitez simplement prendre ou relâcher un ris rapidement lorsque vous êtes sur une allure portante, il est possible de simplement centrer votre chariot de grand-voile, border l’écoute et procéder à la prise de ris sans avoir à se retourner dans le vent (et les vagues). Ce n’est peut-être pas aussi élégant, mais la grand-voile glisse assez bien pour ce faire et en pleine nuit, et/ou dans les grosses vagues, quand vous n’avez pas exactement envie de visiter les vagues, ça fait l’affaire. Il est également très faisable de prendre un ris en solo, mais cela implique le pilote automatique.
Service après-vente de Nautitech et Neo Marine
Nous avons été très satisfaits du soutien de Nautitech et de Neo Marine, avant et après la vente. Mais comme tout nouveau bateau, le nôtre est né avec quantité de problèmes à corriger, et la plupart d’entre eux ont pris un certain temps à découvrir. Rien de majeur, mais un peu surprenant quand vous attendez d’un catamaran neuf qu’il soit en parfait état de navigation. De tout ce que nous avons ouï dire, nous nous considérons cependant comme très chanceux, et ce pour deux raisons: 1) Nos problèmes étaient relativement mineurs par rapport à la plupart des histoires que nous avons entendues (de TOUTES les marques de catamarans) et 2) Le service après-vente de Neo Marine a été une bénédiction absolue. Sincèrement, nous avons initialement sous-estimé la valeur d’avoir le soutien d’une équipe de service complète à La Rochelle et en Martinique. Lorsque nous avons entendu parler de bateaux qui sont censés être prêts pour une date donnée à La Rochelle et que les propriétaires sont toujours là un mois après pour terminer une installation solaire ou d’autres travaux post-chantier, en comparaison, le nôtre était prêt lorsque nous avons posé le pied sur bateau, à la date exacte convenue plus de 6 mois auparavant. Cela semble être l’exception plutôt que la règle. De plus, à notre arrivée en Martinique, l’équipe de Neo Marine a passé deux semaines à s’occuper du bateau, parcourant la longue liste que j’avais préparée pour eux. Tout cela, même certaines choses que je m’attendais à payer, était couvert par leur plan d’assistance après-vente. J’ai en même temps acheté plusieurs choses (comme une nouvelle ancre Spade) et je me suis assuré que tous mes achats leur revenaient, mais franchement, je ne m’attendais pas à un si bon soutien, en particulier avec toutes les histoires de suivi après-vente lues et entendues depuis le début de mes recherches. Je recommande donc fortement Nautitech en tant qu’entreprise à taille humaine où vous n’êtes pas qu’un simple numéro de coque, et Neo Marine en tant qu’organisation très professionnelle pour vous soutenir dans un monde où nous entendons parler de représentants qui sont soudainement peu présents une fois leur commission encaissée.
Maintenant… je suis sûr que la plupart voudraient savoir quels problèmes nous avons rencontrés… Eh bien, l’avertissement préalable est qu’ils ne sont pas pires que ce que nous avons entendu pour d’autres marques. D’un autre côté, ce sont généralement des défauts qui seraient si faciles à éviter pendant le processus de fabrication qu’ils peuvent être exaspérants. Notre principale problématique était au niveau de l’étanchéité: fuites de hublots, fuite des compartiments moteurs, fuites par des visses, etc. Ensuite, nous avons eu des problèmes liés aux sous-traitants de Nautitech: conduites d’eau se remplissant d’air en raison d’un assemblage de réservoir d’eau défectueux (n’est-ce pas simple de coller un tuyau de PVC correctement la première fois?), le désengagement du pilote automatique B&G (toujours un problème récurrent, après de nombreux tests et remplacement de chaque pièce physiques, ce semble être un problème logiciel), des fuites de tuyaux, une patte-d’oie beaucoup trop longue, etc.
La morale de l’histoire ici est de vérifier que ceux qui vous vendent le bateau sont aussi performants avec le soutien après-vente que pour la vente elle-même. Sinon, cela vous coûtera rapidement beaucoup de temps, d’argent et de frustration.
Panneaux solaires et batteries au lithium
Il ne fait aucun doute qu’aucun catamaran de production n’est livré avec suffisamment de génération et de stockage d’électricité pour un bateau de croisière à long terme. Aucun.
Notre installation au lithium, composée de 5 batteries au lithium Epsilor, totalisant 7250 Wh de puissance utile, a été parfaitement satisfaisante. Je considère maintenant que c’est un minimum et j’aurais certainement ajouté une batterie de plus juste pour une tranquillité d’esprit totale.

Nos 1050 watts de panneaux solaires construits en prolongement du toit ont généré beaucoup d’énergie pendant l’été en Europe, mais nous préférerions un peu plus avec les jours plus courts des Caraïbes. La conception globale des panneaux en tant que prolongement de l’arrière du roof est en fait étonnamment élégante. Elle fournit de plus de l’ombre supplémentaire dans le cockpit et pour l’annexe (ainsi que pour les paddle boards que nous stockons sur les bossoirs). 1050 watts est généralement juste assez pour recharger les batteries le jour (les jours ensoleillés), sauf lorsque nous devons produire de grandes quantités d’eau douce. Si nous éteignions le congélateur, ce que nous pourrions franchement faire la plupart du temps, car il n’y a pas grand-chose là-dedans (sauf lorsque nous réussissons à attraper un gros poisson), nous aurions assez de capacité la plupart du temps. Une dernière remarque ici est que nos contrôleurs solaires sont sous-dimensionnés. Nous avons un Victron 100/20 MPPT par panneau de 350 W (c’est la bonne façon de concevoir à la fois pour l’efficacité et la redondance: un contrôleur par panneau), nous sommes en fait limités à 20 ampères par panneau alors que chacun est en théorie capable de pousser près de 30 ampères (à 12 volts) dans des conditions parfaites. Nous ne produisons donc pas autant que nous le pourrions lorsque le soleil est à son apogée; c’est la seule et unique chose qui me déçoit dans les choix que nous avons faits pour Oxalis Borealis. En tant qu’ingénieur électrique, j’ai accepté les assurances de Neo Marine sur leur conception malgré mon analyse et ma demande directe de fournir des contrôleurs de 30 ampères, et j’aurais dû insister.
En guise de remarque additionnelle, je mentionnerais qu’aucun professionnel ne semble capable de configurer correctement le contrôleur de batterie et les contrôleurs de panneaux solaires pour les installations lithium. La configuration à La Rochelle était erronée, puis lorsque le représentant du manufacturier (Victron) a tout reprogrammé en Martinique, c’était encore complètement erroné. Après quelques recherches (il existe de bonnes références à ce sujet sur le site Web de Victron) nous sommes maintenant, enfin, satisfaits de nos paramètres et en mesure de faire confiance à l’indicateur de pourcentage de batterie à la station de navigation.
Le ou les réfrigérateurs, le congélateur et le déssalinisateur représentent la grande majorité des besoins en électricité. Dans la chaleur des Caraïbes, chaque réfrigérateur peut consommer jusqu’à 150 Ah par jour (nous en avons un fixe et aussi un portable que nous utilisons lorsque nous avons des visiteurs ou pour de longs passages). Notre déssalinisateur de 65 l / h draine 25 ampères, et nous avons besoin en moyenne de 1,5 à 2 heures d’utilisation par jour (nous l’utilisons tous les deux ou trois jours, idéalement lorsque nous démarrons le moteur de toute façon pour lever / déposer l’ancre). Ce qui motive les besoins électriques d’un bateau moderne est donc largement dicté par les besoins de réfrigération et d’eau douce.
Pour les longs passages, nous avons un déficit clair d’énergie. Le choix qui se présente est d’utiliser les moteurs quelques heures par jour pour recharger les batteries ou installer une source d’énergie complémentaire. Les options sont plus de solaire ou un hydrogénérateur. Une éolienne peut être un choix logique dans l’ensemble, mais pas un grand contributeur lors de traversées dans les alizés.
En conclusion, pour une tranquillité d’esprit totale, j’envisagerais d’ajouter une batterie au lithium de plus, deux panneaux solaires supplémentaires sur le toit, et peut-être aussi une éolienne pour les jours nuageux.
Mise à jour juillet 2020: Le thermostat de notre réfrigérateur était défectueux lorsque j’ai écris cette analyse, et je ne le savais pas… Le compresseur fonctionnait donc 24 heures par jour. Depuis que le thermostat a été remplacé, nous avons assez de production électrique pour tous nos besoins, incluant le congélateur. Nous avons été à l’ancre pendant 2.5 mois lors du confinement et n’avons pas eu à partir les moteurs une seule fois.

Performance
Nautitech est un chantier de catamarans de croisière axés sur la performance. Ce que cela signifie en théorie, c’est que par rapport aux principales marques de catamarans de croisière, vous noterez une différence positive à la fois au niveau de la performance qu’au niveau du plaisir associé au fait de vous sentir réellement sur un voilier en contrepartie d’un espace habitable un peu moins généreux. Après six mois à bord, je peux affirmer que c’est exactement ce que vous obtenez. Nous avons parfois navigué à la voile alors que les autres catamarans autour étaient à moteur. Avec un bon vent, nous sommes à l’aise au près serré à 35 degrés du vent apparent, même si nous savons que le bateau ne devient vraiment heureux qu’au-delà de 50 degrés. Cela semble être nettement mieux que ce que nous avons observé sur d’autres catamarans de production. Le compromis est au niveau des coques plus fines et d’un peu plus de tirant d’eau… Mais les coques sont d’une largeur amplement suffisantes pour nos besoins et nous y sommes très confortables.
Maintenant… Nous avons eu le plaisir de naviguer en compagnie d’un vrai catamaran de performance, à savoir un Outremer 4X et la conclusion succincte de cette régate avec nos copains fut qu’ils nous ont littéralement largués. Pour ma part, je ne voudrais pas vivre sur un Outremer, son esthétique intérieure ne me séduit pas particulièrement, et il n’est de plus pas possible d’y ajouter beaucoup de poids, mais ce fut un moment de réalisation et d’humilité forcée.
Il est très difficile de faire des déclarations de performances générales, car cela varie beaucoup en fonction des conditions de vent et de mer, mais de manière générale, je pense qu’il est prudent de dire que notre catamaran semble être plus à l’aise par vents légers et près du vent que les grandes marques de croisière qui offrent plus d’espace (et sont plus lourds) sur une plate-forme relativement limitée de 12 mètres. Des vents plus forts semblent être le grand égalisateur pour la plupart des catamarans de production de même longueur, et les catamarans plus longs obtiennent invariablement une meilleure vitesse moyenne sur les traversées.
Le concept “Open”
Le Nautitech 40 offre un très grand cockpit, mais les espaces de vie sont proportionnellement plus petits à l’intérieur. Notre but étant de naviguer sous des latitudes plutôt clémentes où nous préférons de toute façon vivre à l’extérieur, nous constatons que nous avons plus qu’assez d’espace pour les activités qui doivent se dérouler à l’intérieur : cuisiner, dormir, etc. Le grand cockpit et le grand trampoline qui résulte d’un intérieur plus petit sont une source de joie tous les jours dans les Caraïbes. J’ai presque été dupe dans les salons nautiques en pensant que nous aurions besoin de plus d’espace à l’intérieur, mais pour nous, la disposition de l’Open 40 est parfaite. J’ai réalisé après avoir acheté le bateau que bien qu’il soit relativement petit par rapport à d’autres catamarans voisins lorsque vous visitez des salons nautiques, c’est tout de même un bateau qui au quotidien est vaste et confortable, plus que la plupart. J’écris ceci dans le confort et la stabilité d’un mouillage protégé aux Saintes (Guadeloupe), parfaitement immobile alors que je regarde des monocoques basculant à gauche et à droite tout autour de nous. Notre maison est vraiment confortable.

Voiles complémentaires
Si vous planifiez naviguer dans les alizés, vous avez besoin d’une ou de plusieurs bonnes voiles pour le portant. Surtout, vous avez également besoin d’une voile pour les vents légers. Il existe de nombreuses options et de très bons produits. Dans notre cas, ce qui a motivé notre choix, c’est que nous sommes deux à bord et que nous cherchions à atteindre les deux objectifs avec une seule voile. Nous voulions autant de simplicité et de polyvalence que possible.
Nous avons donc choisi un Code D de Delta Voile et nous en sommes extrêmement satisfaits. C’est une voile sur enrouleur, donc facile à déployer, et sur un catamaran, elle peut aller de 60 à 180 degrés du vent sans tangon. Dans des vents légers, disons 6 à 10 nœuds de travers, nous avançons confortablement de 4 à 7 nœuds alors que beaucoup d’autres sont à moteur. Par vent arrière, nous abaissons la grand-voile et laissons le code D nous tirer. Nous l’avons utilisé pendant deux semaines en traversant l’Atlantique (sans grand-voile), et nous en avons même peut-être abusé, en le maintenant sorti parfois avec des vents réels bien au-dessus de 20 nœuds, ce que nous ne devrions généralement pas faire. Il nous a bien servi, même si le point d’amure nous a abandonnés la veille de l’arrivée en Martinique, ce qui n’était pas une surprise après tous ces abus. Réparation facile.
Avoir au moins une voile pour vent léger et pour le vent arrière semble donc un ajout absolument essentiel qui contribue de manière significative à notre niveau de bonheur.

Problèmes de conception?
Du point de vue de la conception du catamaran, je ne peux penser qu’à deux problèmes que je catégorise dans les défauts de conception.
Le premier est la taille de l’évier de cuisine… Il est petit. Je crois comprendre qu’il sera plus grand dans la prochaine mouture de l’Open 40.
Le deuxième problème, plus fondamental, est le positionnement des passe-coques associés aux pompes de cale, lesquels sont tous (il y en a quatre) directement sous les redans. À cet endroit, ils frappent dans les vagues lorsque les conditions sont musclées. L’eau de mer finira inévitablement par se retrouver dans les cales. Pas en quantité, mais j’aime que mes fonds de cale soient parfaitement secs.

Autres options
Il y a peu de choses à revoir en ce qui concerne les autres options, car elles sont basées sur des choix personnels, sauf peut-être les coupe-orins et de meilleurs filtres diesel primaires que je considère comme des éléments essentiels pour une croisière à long terme. Ce que je pense important de mentionner, c’est de prendre suffisamment de temps pour mesurer toutes les conséquences des différentes options que vous choisissez. Certains choix auront un effet sur le poids, la consommation électrique, le confort, etc. Certains seront simplement des systèmes plus complexes à entretenir qui risquent de casser à un moment ou à un autre. Avez-vous vraiment besoin d’un générateur? De climatisation? Notre avis à ce stade de notre périple est que ce sont des articles proposés d’abord pour le marché du charter et qu’ils ne sont pas nécessaires lorsqu’on vit à bord. Nous sommes parfaitement satisfaits de ne pas les avoir choisis. Avez-vous besoin de ces beaux planchers en teck? J’étais parfaitement convaincu de les vouloir absolument, jusqu’à ce que je discute avec des gens qui avaient fait le choix du teck ou du flexiteak. Le gelcoat n’est pas aussi beau que le teck, mais c’est plus frais, plus léger et plus facile à entretenir. Toilettes électriques à l’eau douce? Bien sûr, mais que se passe-t-il s’il n’y a pas d’électricité ou un manque d’eau douce? Ainsi, au moins une toilette conventionnelle semble importante pour parer à tous les coups. Nous avons également été un peu surpris de la quantité d’eau douce qu’une toilette peut consommer alors que vous essayez de préserver cette ressource importante. Après avoir vécu sur le bateau depuis plus de six mois, si je devais choisir une option de confort dont je ne me passerais plus, ce serait l’éclairage indirect, que nous avons complété par de petits luminaires portables à tons chauds sur la table et le comptoir. J’aime beaucoup la sensation chaleureuse de notre bateau le soir; on s’y sent vraiment chez soi.
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25 Commentaires
Merci Martin et Isabelle pource retour d’expérience.
Avec plaisir!
Bonjour Isabelle et Martin, c’est un régal de vous suivre sur le site web et la chaîne YouTube. Propriétaires d’un open 40 première génération c’est avec beaucoup d’intérêt que nous avons suivi les choix d’options que vous avez fait quand à l’équipement d’Oxalis Borealis. Nous avons un projet de départ d’ici deux ans et sommes en pleine préparation de notre future maison. Nous avons déjà prévu de faire modifier le support des panneaux solaires trop souvent à l’ombre comme vous l’avez fait. Pourriez vous nous envoyer à l’occasion des photos de l’installation du dessalinisateur, de la machine à laver ? Nous avons aussi investi dans des talkies-walkies pour communiquer mais votre solution de casque à l’air vraiment optimale, quels sont les modèles que vous avez choisis ? Plein de questions …
En espérant vous lire bientôt nous vous souhaitons de continuer à profiter au maximum. Bons vents. Christine et Gérald
Merci Christine et Gérald. Réponses en email personnel.
Bonjour et merci pour cette analyse que je partage.
Nous avons 4500 milles au compteur et sommes dans la même perspective que vous. Très satisfait
A bientôt sur l’eau
Notre programme novembre 2020 Bresil
Cordialement
Marie Claude et Gérald
Bonne continuation vers le Brésil!
Merci pour votre longue description détaillée.
Très utile lors d’un choix .
Nous sommes en phase de réflexions et le Nautitech 40 open fait partie des options.
Un point que je n’avais pas analysé lors des visites sur les salons est la prise de ris au pied du mat.
Un grand merci pour ce post et nous vous souhaitons de merveilleuses navigations.
Meriem et JF
Bonjour Meriem et JF,
N’hésitez-pas à nous contacter directement (section contact de site web) si vous avez des questions. À chacun son catamaran, il n’y a pas de mauvais choix. La prise de ris de l’Open 40 (laquelle ne s’applique pas à l’Open 46) est une réalité qui fait de l’Open 40 un catamaran pour ceux qui aiment la voile. Ceci dit, il y a des avantages certains de pouvoir tout contrôler d’un poste de barre bien protégé.
Un grand merci pour ce retour d’expérience et toutes vos vidéos. Nous partageons toutes vos remarques et sommes aussi en préparation du départ
Bon vent, profitez bien
Christine et Gérald
Bonjour et merci Martin.
Naviguant sur Lagoon 400 S2 en couple, tout à fait d’accord avec tes commentaires sur le choix de la taille et surtout concernant l’électricité.
Bon vent.
Bon vent à vous aussi!
Bonjour et merci Martin.
Tout à fait d’accord avec vos commentaires , Nautitech 40 open ,Nèo Marine ( Eric ),entre d eau !!!
et ce retour d’expérience.
en préparation pour un départ.
Bon vent.
jean michel
Effectivement, Eric est un passionné avec beaucoup d’expérience et j’ai beaucoup de respect pour lui. Le reste de l’équipe (qui s’est agrandie) offre maintenant la profondeur nécessaire pour un SAV de qualité.
Bonjour,
post très intéressant !
Quelques questions :
– avez-vous un foc auto vireur ou un génois en plus du code D ?
– avec notre Nautitech 40 ancienne génération on avait du mal à remonter à moins de 50° du vent apparent, sauf si vent réel > 20Nds.
Avec quelle force de vent arrivez-vous à remonter à 35° ? Pas trop de dérapage ?
– je suis d’accord avec vous sur le choix d’un bateau de 40′, une des raisons qui pourrait me faire hésiter est le comportement dans le clapot (en principe un bateau plus long devrait être plus stable) et la remontée au vent (point précédent). Que pensez-vous du confort du bateau quand la mer est désordonnée ?
– avez-vous une motorisation Volvo ou Yanmar ? Si Volvo, pas des soucis endémiques de boitier MDI ?
– avez-vous pensé à un groupe électrogène portatif pour éviter d’utiliser les moteurs ?
Merci beaucoup et bon vent
Mario MARCAZZAN
Bonjour Mario,
1- Foc autovireur (lequel est relativement petit mais quelle facilité pour virer…). Le système de rail autovireur complique cependant l’ajustement idéal du foc pour un écoulement laminaire de haut en bas, lequel me semble plus facile avec des rails de côté traditionnels. Peut-être est-ce juste un manque d’expérience de notre part, nous ne recherchons pas le près serré! Barber hauler nécessaire pour les allures portantes.
2- Effectivement c’est par vent de plus de 15-20 noeuds que nous arrivons à maintenir un près à 35 degrés apparents. Ça dérape, surtout que les vagues sont conséquentes au vent, mais pour quelques heures c’est bien plaisant…
3- Il est certain que dans une mer désordonnée, un bateau plus long sera plus stable… Voiture berline vs compacte. Nous n’avons cependant pas d’expérience de haute mer sur bateau plus long pour nous prononcer. Cependant, ayant fait Açores – Bretagne sur un Nautitech 40 de première génération, nous pouvons confirmer que le Open 40 ne tape presque pas dans les vagues comparativement… Le franc bord est beaucoup plus haut et ça fait une énorme différence.
4- Volvo. Aucun souci.
5- Groupe électrogène portatif: Oui, nous y avons pensé, j’aurais dû mentionner cette option beaucoup moins dispendieuse à l’achat que les alternatives mentionnées, mais dans les faits nous prenons plaisir à éviter les carburants fossiles autant que possible. Pour une longue traversée, ce serait une façon facile et moins dispendieuse d’arriver à notre but sans partir les moteurs (moins efficaces) et ajouter des heures sur les Volvo pour rien.
Merci et bon vent à vous!
Bonjour,
et merci pour ces échanges. encore une dernière question : comment faites-vous pour l’internet ? Merci
Mario Marcazzan
Pour l’internet nous utilisons des plans téléphoniques qui permettent de connecter nos ordinateurs, nous avons eu un bon accès partout jusqu’ici. Orange en Europe et Digicel dans les iles. Le wifi est disponible en plusieurs endroit. Nous avons un « wifi booster » en haut du mat qui s’est avéré parfaitement inutile et peu fonctionnel jusqu’ici. Pour les mises à jour majeures, nous allons dans des bibliothèques ou encore des cafés internet qui offrent une bonne bande passante.
Bonjour à vous deux,
Merci pour ce témoignage détaillé comme on en aimerai plus souvent !
Sur FB hélas, ce genre de récit amène souvent des batailles de clochers sans fin qui ne font que décourager la lecture des remarques.
Nous avons fait le choix d’un mono, et cela me permet de découvrir … avec envie, le monde des cata !
Bonne route.
Nicolas G.
Bon vent à vous!
Bravo, Martin, pour cette synthèse très complète ! L’expérience que vous avez maintenant de la vie à bord en navigation et en escale la rend particulièrement crédible.
Bonne continuation sous la douceur des Tropiques !
Jean-Luc
Merci Jean-Luc… On commence effectivement à avoir un peu plus d’expérience, mais rien qui nous permettra de rattraper les 40 ans d’avance que tu as sur nous.
Salut Martin et Isabelle;
Nous nous sommes rencontrés sur le ponton de Néo Marine: Delphine et Marc nous n’avons hélas pas pu nous revoit plus longuement mais la brève rencontre était bien agréable.
Pour le choix des contrôleurs de charges effectivement c’est un peu short les 100/30 auraient été mieux adaptés et cela aurait permis de charger les batteries plus rapidement. Nous avons sur notre Nautitech 40.2 2 panneaux de 300w et consommons entre 1200-1800w par jour et nos batteries sont pleines entre 11h et midi aux Antilles (lors de notre traversée vers la France aussi). Les contrôleurs sont des victron 100/30.
Il y a sur le site victron un calculateur de contrôleur (feuille excel) qui permet de trouver le bon contrôleur pour son installation et cela en fonction de le température et d’autres paramètres que l’on peut ajuster.
J’espère que l’on va se revoir à Montréal, Toronto où sur les mers.
En tout cas félicitations pour votre blogue, vos analyses, vos vidéos et votre chaîne YouTub.e Très beau travail.
À bientôt
Merci beaucoup Marc. Notre consommation est pas mal plus élevée que la vôtre… En partie dû au design même des catamarans récent où les bidules qui consomment de façon continue abondent (en particulier les instruments B&G qui sont toujours en circuit), mais surtout à cause des groupes froid et désallinisateur. On consomme facilement 4 800 Wh par jour, et en fait en ce moment avec le congélateur arrêté, on a un excédent quotidien qu’on utilise pour faire de l’eau douce, donc pour la première fois nous n’avons aucun besoin de recharge extérieure aux panneaux solaires. Au plaisir de nous recroiser, ce sera les Iles Vierges pour nous en mars et avril avant un retour vers le sud et La Martinique.
Encore une remarque:
Exactement le même problème concernant les passes-coques des pompes de cales sur le 40.2 ancienne génération. Car avec la vitesse et les “waves slapping” entre les coques l’eau fini par rentrer dans les passes-coques et les pompes de cales se mettent en route toute les 15 min.
Cela n’est pas vraiment un problème lorsque l’on navigue entre les îles mais sur une traversée les pompes de cales finissent par rendre l’âme…
Nous avons installé des clapets anti-retour entre les pompes de cales et les passes-coques et les cales sont séches… comme on les aime. Cela réduit le débit des pompes de cales effectivement, elles sont censées sortir plus d’eau qu’il n’en rentre mais ici le problème de conception inverse les fonctions. Ils ne faut pas sortir l’eau mais ils faut l’empêcher de rentrer.
Merci encore pour toute votre analyse Martin et Isabelle. Bon vent régalez-vous bien.
Marc
Clapets anti-retour installés ainsi que déflecteurs sur chaque passe-coque. Ça a réduit le problème considérablement, mais pas complètement. Nautitech et Neomarine ont été très proactifs pour régler le problème au mieux possible.